Cette semaine : Jean Gabin, Johnny Hallyday, Paolo Nutini, Kimberose, Asaf Avidan, Marylin Manson, Grand corps malade et Camille Lellouche.
Jean Gabin était un acteur incroyable. Audiard admirait sa voix, sa gestuelle, son charisme. L’acteur a accepté de chanter la version française de But now I know de Harry Philip Green. Un texte formidable sur le temps qui passe. « La vie, l’amour, l’argent, les amis et les roses
On ne sait jamais le bruit ni la couleur des choses
C’est tout ce que j’sais
Mais ça, j’le sais »
Camille Lellouche est actrice et humoriste. Elle avait ce petit texte dans le fond d’un tiroir. Un texte sensible qu’elle chante de sa voix suave avec un phrasé que je trouve « saisissant ».
Johnny Hallyday.… J’ai eu beaucoup de mal avec lui. Dans ma famille, on ne l’aimait pas. Un chanteur « gueulard », un peu crétin, aimé par des crétins.
Et puis, il est mort. J’ai du « roder » autour de chez lui, pour le travail. J’ai rencontré ses fans. Des gens blessés. Tristesse profonde. Quasiment physique. J’ai commencé à écouter. Et à aimer. Finalement, c’est moi qui avait tord. L’envie me file des frissons.
Asaf vient de sortir un nouvel album : Anagnorisis. Anagnorisis, c’est un terme littéraire inventé par Aristote pour décrire le moment où un personnage se révèle subitement. Asaf a délaissé ses sources d’inspiration habituelles pour puiser dans des styles musicaux plus inattendus : hip hop des années 90, pop moderne, gospel. Il n’hésite pas à citer les Fugees, David Bowie ou encore Billie Eilish et Kanye West.
Marylin Manson fait peur. C’est vrai quoi ! Il a une sale gueule.
Et pourtant, c’est loin d’être un crétin.
Dans Bowling for Columbine (documentaire en intégrale de Mickael Moore), il revient sur l’attaque de l’école. Les politiques et les médias cherchaient une explication à cette tuerie de masse. Bien évidemment, cela ne pouvait être qu’à cause de la musique qu’écoutait les assassins. Du Manson (passage du film avec lui ici– désolé c’est en français et horrible)
Dans son nouvel album, il revient sur la pandémie du Covid. Il explique à la RTBF que « D’une certaine manière, c’est un peu terrifiant de penser que nos parents et leurs parents ont vécu des tribulations et des épreuves beaucoup plus difficiles dans la vie, des guerres à la dépression financière et à d’autres maladies qui ont détruit de nombreuses régions du monde et différents pays, pas seulement le nôtre. Pour moi, c’est une lueur d’espoir : si nous cessions tous de nous préoccuper des éléments négatifs de notre culture – surtout nous, les Américains – nous pourrions être un peu plus unis. Je n’ai pas envie de passer pour John Lennon, ce que je veux dire, c’est qu’il faudrait que tout le monde puisse être du même côté pour traverser ceci, quels que soient nos styles de vie, nos cultures, nos origines, notre sexe, notre personnalité, notre religion,… »
« Et si ce nouvel album peut améliorer la santé mentale de l’un ou l’autre, en amenant un peu de joie (ce serait bien !), j’en serais heureux. Rester confinés dans nos maisons peut peser lourd sur nos santés mentales. J’ai lutté contre ça toute ma vie, donc je le sais. Ma mère était schizophrène (ou quelque chose d’approchant), et n’a pas été diagnostiquée pendant des années, donc je sais que cela doit être terriblement éprouvant pour les gens dans cette situation, et qui n’ont ni aide médicale ni soutien psychologique. J’espère que ma réponse ne fait pas trop ‘politique,’ c’est sincèrement ce que je ressens, en tant qu’observateur mais aussi ‘participant.' »
Manson ne fait jamais deux fois le meilleur album. A mon sens, ce n’est pas le meilleur. Mais tout de même…
Kim est solaire. Elle est française. Son père anglais. Sa mère du Ghana. Et sa musique légère. « Back on my feet, it feels so sweet ».
Alors lui, il m’énerve ! Il est beau, dense et sa voix éraillée est superbe.
Paolo Giovanni Nutini est écossais avec des origines italiennes. Il s’inscrit dans une veine teintée de jazz, de funk et de soul anglaise. Dans cette vidéo, il reprend Iron Sky (qui a donné naissance à un film assez court) dans son album « Caustic Love » (où rien n’est à jeter). Sur Iron Sky, la voix de Paolo Nutini se déchire.
A propos de cette chanson, Paolo Nutini dit : « beaucoup disent est ce que le disque parle de l’indépendance écossaise, de la Palestine, de l’Ukraine de toutes ces choses là? Mais la réalité, c’est que le monde est constamment en train de vomir et de régurgiter des exemples de ce que cette chanson pourrait être. Pour moi la guerre est une bataille. L’idée d’une guerre et d’une taille qui sont des noeuds politiques qui ne peuvent pas être défaits par le langage, par une conversation ». Pour enfoncer le clou, Iron Sky est mixé avec la tirade de Charlie Chaplin dans le film Le Dictateur.
Si vous avez aimé Paolo Nutini, écoutez donc Better man.