Pour les adultes, la conscience désigne originellement un savoir partagé (le mot vient de cum-, « avec », et scire, « savoir ») : c’est une connaissance qui accompagne celui qui pense et qui ne se réduit pas à la simple perception, ce pour quoi on l’appelle parfois « aperception ». On distingue la conscience spontanée ou immédiate, qui est tournée vers le monde extérieur, de la conscience réfléchie, où le moi fait retour sur lui-même, se prend pour objet tout en se distinguant de ses états psychiques. Bien que les Grecs n’aient pas ignoré la question de la conscience (comme en témoigne l’oracle de Delphes qui enjoint de se connaître soi-même), on considère que les philosophies de la conscience (dites aussi philosophies du sujet) naissent au XVIIe siècle avec Descartes et marquent le tournant moderne de l’histoire de la philosophie : le savoir sera désormais recentré sur l’homme, sur l’étude de ses facultés de penser, sur la quête de son identité, sur l’intentionnalité. Mais la conscience a aussi un sens moral : elle est la source du jugement pratique ou encore ce par quoi le sujet peut distinguer le Bien et le Mal.
Place aux enfants !