Pour les adultes, « l’envie est plus éphémère que le désir, moins nécessaire que le besoin. L’envie demeure un moteur puissant de l’existence, toujours prête à convoiter quelque chose ou quelqu’un. Les publicitaires le savent bien, qui conditionnent nos envies et les orientent vers l’acquisition de biens toujours nouveaux, aussitôt consommés, aussitôt oubliés. Pourtant, cet élan premier qui pousse l’individu à aller de l’avant semble perdre toute innocence au contact du bonheur d’autrui.
Passion triste pour les philosophes, péché capital pour les théologiens, l’envie échoue à se déguiser en sentiment moral, ne pouvant souffrir la vue des biens ou des qualités d’un autre, souvent d’un proche, frère ou voisin. Pâle et livide comme un agonisant, l’envieux ne se contente pas de convoiter les trésors d’un autre pour les posséder lui-même, il cède au vertige de la destruction et de la mort, il crée son propre malheur en aspirant à celui de son frère. Pourquoi l’envie, de simple convoitise, peut-elle aussi mal tourner ? Comment glisse-t-elle insidieusement du désir au ressentiment, du ressentiment à la jalousie, de la jalousie à la haine ? » (revue Cairn)
Place aux enfants !