Pour les adultes, la honte c’est l’envie de disparaître aux yeux d’autrui. C’est la notion d’intersubjectivité chère à Sartre.
“La nature de mon corps me renvoie à l’existence d’autrui et à mon être-pour-autrui. Je découvre avec lui, un autre mode d’existence aussi fondamental que l’être-pour-soi et que je nommerai être-pour-autrui” (L’Etre et le Néant).
Et c’est le sentiment de la honte qui fait surgir autrui dans le monde. La honte est conscience de honte. Sartre donne l’exemple du voyeur espionnant par le trou de serrure. Tout entier dans son action, le sujet ne réalise pas son geste, il ne conscientise pas. Or, d’un coup, sans comprendre pourquoi, il devient conscience honteuse car il imagine quelqu’un qui le voit. Autrui le force à se voir tel qu’il est :
“La honte est honte devant quelqu’un … Autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même : j’ai honte de moi tel que j’apparais à autrui”.
Place aux enfants !