Plaidoyer pour aider les journalistes à s’enliser pendant les présidentielles 

Voici ce que j’ai pensé après avoir regardé « l’émission politique » de France 2 avec Nicolas Sarkozy. Il n’y a pas de doute : la France à besoin de moi et les journalistes de mes lumières.

« Après quelques minutes d’une écoute prolongée de l’ancien président de la République qui me permit d’établir aisément ma supériorité morale sur ce pauvre dégénéré, je me retrouvai une fois encore à soupeser les causes et la nature de la crise de notre époque. Mon esprit jamais en repos et dont je ne puis maitriser le mouvement perpétuel eut tôt fait de me faire apercevoir un plan si audacieux et splendide que je tremblais à cette seule pensée. « Assez! Criai-je, implorant mon propre esprit semblable à quelque dieu. C’est pure folie! ». Mais je n’en prêtais pas moins attention au bouillonnement de mon propre cerveau.

Je dois contribuer à l’élévation moral de cette campagne à venir. Pour ce, j’agirai un peu comme le mentor et le guide de ce mouvement, mes modestes mais utiles connaissances de l’histoire mondiale, de l’économie, de la religion, de l’économie, de la culture et de la stratégie politique jouant pour ainsi dire le rôle d’un réservoir dans lequel ces gens pourront puiser d’utiles règles de conduite. Dans la Rome de la décadence, tel fut un peu le rôle dévolu à Boèce. Comme l’a écrit de lui Chesterton, « ainsi fut-il en mesure de jouer vraiment le rôle d’ami, de guide et de philosophe auprès de plus d’un chrétien, précisément parce que, vivant dans une époque corrompue, il avait néanmoins su acquérir une culture complète ».

Cette fois-ci, j’estime que nous devons travailler avec des gens qui ont répudié la philosophie insipide des classes moyennes, des gens qui se sont montrés capable de prendre et d’assumer des positions controversées, de défendre leur cause malgré toute son impopularité et les dangers qu’elle présente pour la bonne conscience béate des membres de la classe moyenne.

Je dois vous avouer qu’une dispute fait rage en moi entre le pragmatisme brutal et l’élévation morale. La fin peu glorieuse – la Paix – vaut-elle que l’on emploie ds moyens abjects – les dégénérés?

Je le pense.

Aussi, serait-il fertile et consciencieux de leur tendre une oreille compréhensive et un micro débordant de sollicitude afin d’abreuver les ondes de leurs pensées mitoyennes à  celles d’animaux pourvus d’une adaptation technique à leur environnement proche (essayez de lire cette phrase à voix haute en respectant la non ponctuation).

C’est dans la prolongation inaudible et foisonnante de propos, concepts et analyses populistes et dysfontionnelles que nous pourront ainsi atteindre le but tant escompté : une idiocratie concupiscente dont le monde entier nous enviera les nouvelles falotes. »

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