Lettre de mon ami Eric (2)

Mon cher Saul, 

Hier, tu m’as envoyé une lettre à demi illettrée concernant ma capacité de sommeil. Tu te demandes certainement « pourquoi n’arrive-t-il pas à dormir? Il a la beauté, la richesse et bon nombre de dents en parfaites santé ». Mais la possession de toutes ces richesses n’ont rien à voir avec l’affaire. Je vois des Chinois toussotant dégringoler de ma penderie, des gnomes nommés Amandes fiscales avec des têtes de boniches nommées Saisies voler comme des chauves-souris, des Gueules Noires ramper sur mon parquet et des dauphins échouer sur mon canapé. J’ai également attrapé un rhume dans le Jura dont j’ai été guéri à Paris avant d’en attraper un autre. Je devrais donc retourner dans le Jura pour recommencer l’affaire à zéro. 

Dans ta lettre, tu me posais un certain nombre de questions dont : « comment vas-tuyau de poils ? »

Et bien sache que j’ai passé une matinée bien agréable aujourd’hui. Pour commencer, il pleuvait. J’ai enchainé sur la lecture des nouvelles du jours. Cela m’a permis de relativiser mon rhume, même si j’ai tout de même tenté de prendre ma température grâce à un thermomètre anal acheté d’occasion dans le surplus d’un Ehpad. 37°2, c’était ma température précise à 11h34. Elle a dû augmenter vers 15h lorsque j’ai reçu des messages extrêmement contrariant me tirant instantanément de ma sieste habituelle que j’entreprends sur mon lieu de travail. Un collègue voulait un avis précis sur une potentielle crise financière en 2020. J’ignore pourquoi il m’a demandé conseil. J’avais pourtant clamer haut et fort qu’il n’y aurait pas de crise en 2008. 

Je dors peu, car j’ai des soucis. Pour me détendre, je me suis lancé corps et âme dans l’écriture. La nuit, j’entreprends une série rédactionnelle de chapelets d’insultes distingués que j’entrepose dans le Cloud afin de les distribuer élégamment lorsque l’occasion s’en fait l’écho. Vers une heure du matin, je rode comme un chat sur un toit. Puis, comme l’animal, la fringale me transperce le ventre. Je me suis donc préparé, sur les coups de deux heures, du saumon froid agrémenté de concombres et j’ai mangé des navets en l’honneur d’une amie de dix ans qui ronflait dans la chambre d’amis. Au petit matin, nous avons pris un café et elle m’a susurré en confidence que je ne la reverrais plus jamais. Elle a éternué trois fois, puis s’est envolée pour Honolulu. 

Mon cher Saul, je serais ravi de te revoir bientôt. Il me semble que la dernière fois c’était à la taverne du Mesturet. Indéniablement, cet endroit était trop bien pour toi et ton petit veston d’occasion. La prochaine fois, je te propose de nous rendre dans un rade dont j’ai eu l’adresse par un ami dans le besoin. Peut-être pourrait-il nous y rejoindre? Vous semblez avoir des choses à vous dire d’un point de vu vestimentaire et il possède quelques « trucs » pour sentir la lessive jusqu’au soir. 

Ma grande Amitié, toujours, 

Eric

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