Si je devais faire un classement de mes chansons françaises préférées, Supplique pour être enterré à la plage de Sète trônerait à la première place. Pourquoi? A cause des principes poétologiques du bon George. Des rimes riches, les alternances de mots féminins et masculins, la réunion de mots que l’on ne s’attend pas à voir associés (« imbéciles / codiciles, pardonné / tous de son nez »…), des mots souvent oubliés (« trempe, trempe ta plume, ô mon vieux tabellion »)… Beaucoup d’artistes ont repris des titres de Brassens comme Moutain Men (supplique), Saez (la prière), Iggy Pop (les passantes), Les Ogres de barback (je me suis fait tout petit)…
Brassens est un opposant politique et un philosophe. Le chanteur est un lecteur des grands théoriciens de l’anarchisme (Proudhon, Kropotkine, Bakounine) et il adhère à leur thèse fondamentale : les institutions sociales oppriment l’individu. Il rejette en bloc l’Etat, notamment l’appareil policier et judiciaire, la religion, la nation ou encore la famille.
Tiwayo est un chanteur français. Et oui ! Compte tenu de sa reprise de California Dreamin de the Mama’s & the Papa’s et son timbre de voix, on se demande si le gamin n’aurait pas une âme de bluesman noir américain.
Ces gens-là, les Bourgeois, la valse à 1000 temps, Jef, les Flamandes… Même le Guardian a réalisé un best of des chansons du grand Jacques. Brel, c’est une énergie quasi mystique sublimé par une vie hors du commun. Il a été interprète, metteur en scène, comédien, réalisateur, navigateur, poète… Un touche à tout dont la vie fut intense et aventurière.
Tout comme Brassens, les autres chanteurs ont tenté de réinterpréter ses textes. Souvent, le résultat est largement en dessous de l’original. Excepté celle de Noir Désir.
Ana Benabdelkarim a emprunté son nom de scène à David Bowie : Silly Boy Blue. Cette journaliste de France 24 navigue dans les eaux trouble d’un monde féérique de Terry Gilliam. Elle traine sa mélancolie et son spleen dans un univers qui mériterait de passer sur les ondes.
En regardant la gueule de 2020, on se demande si l’enfer ne se serait pas installé sur terre (incendie à Tchernobyl – qui a touché la France mais dont personne n’a parlé – ), pistes cyclables omniprésentes, assassinat raciste aux USA…) et bien sur : le confinement.
Si vous avez raté ce passage de notre Histoire, Pierre Perret vous en propose un résumé assez amusant.
Tiens, en parlant de confinement, il ne faut surtout pas rater les chansons de Giédré réalisés pendant son enfermement. « Tu te rappelles quand c’était nous les plus fort/ Quand les dauphins ne squattaient pas nos ports (…) Je voudrais que tout redevienne comme avant, qu’on arrête de passer du temps avec nos enfants, qu’on arrête de prendre des nouvelles de nos parents, je voudrais que tout revienne comme avant le confinement ».
Beirut, c’est un groupe de folk américaine créé par Zach Candon. Le garçon est tombé amoureux de Nantes (et il a raison). Il a donc écrit une chanson sur la capitale Bretonne (si, si 🙂 ).
Dans cette version tournée en live à Paris, dans la rue d’Oberkampf, près d’un bar où j’avais mes habitudes, on voit le groupe utiliser des poubelles pour rythmer le titre. Intéressant.
Je vous préviens : ce morceau d’électro de Thylacine est d’une sensualité désarmante.
William Rezé (originaire d’Angers) a une formation classique et a composé la majeur partie de ses titres pendant ses voyages (transsibérien en Russie, Argentine ou bien une caravane Airstream).
A noter que la voix de Camille Després mériterait un album.
J’écoute énormément de musique au casque. Et pour cela, j’en ai plusieurs. Un Seinheiser Momentum 2 (extrêmement équilibré – parfait pour le rock-), un Beyerdynamic Casque DT770 PRO (terriblement enveloppant), un Marshall, un Beats… Je change de casque en fonction de ce que j’écoute. C’est pareil avec les enceintes.
Diamond Veins possède quelque chose d’euphorique et d’hypnotique. La voix lancinante de Sarah Rebecca tranche avec le côté stroboscopique musical. Un classique.
L’histoire de Say it ain’t joe de Murray Head est abracadabrantesque. A la sortie du titre, les gens étaient persuadés qu’il s’agissait d’une chanson d’amour.
Or, le Londonien (qui vit dans le sud ouest de la France) a écrit ce titre à double lecture en référence à au scandale du Watergate sous Nixon ainsi qu’au scandale des Black Sox, un club de Baseball dans lequel jouait un certain Joe Jackson qui a été banni à vie pour avoir dénoncé la corruption de ses coéquipiers.
Orelsan est LE rappeur français que je préfère.
La première fois que je l’ai rencontré, c’était pour un procès intenté par des féministes incapable de comprendre un texte au troisième degré pour Sale Pute. Nous avions rendez-vous dans une « cave » d’une boutique située dans le troisième arrondissement de Paris.
Avec le temps, il est devenu moins « violent ». Son style s’est ciselé. Sa musique enrichie. Le second degré est passé au troisième. L’ironie est permanente.
Que ce soit dans Si Seul, Suicide Social (une sorte d’hymne à l’hexagone de Renaud), notes pour plus tard (super morceau sur l’adolescence) ou dans le très drôle Défaite de Famille.
Et même en concert, Orelsan, c’est d’la balle.
Shawn James vient de sortir un album de live sessions. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Shawn James est le chanteur de ça. Depuis qu’il tourne en solo, il s’est plongé dans une forme de blues-folk-soul américain. Il a appris à chanter dans les églises pentecôtiste et a suivi une formation d’opéra et de musique classique.
Le résultat est étonnant : sa voix est voix profonde, émouvante, multi-octave et l’on se demande même parfois quand est ce qu’il respire.